Sur les traces de ceux qui nous ont précédés à Mouzillon

Des nouveautés au XIXème siècle

Jusqu'à la fin du XVIIIème siècle, le bourg de Mouzillon était composé à cette époque d'une grande rue allant du Pont Gallo-romain au village du Tertre comme le montre le plan cadastral de 1811.

Tout au cours du XIXème siècle, Mouzillon va connaitre un grand renouvellement .

Nouveauté dans le développement des routes et de la ligne de chemin de fer

Cette carte mérite un commentaire par la richesse des informations qu'elle porte :

Au sujet des axes de circulation : * développement de l'axe perpendiculaire avec la construction du pont sur la Logne ouvrant un nouvel accès à l'est du bourg en direction du village de la Baronnière, à partir de 1859.

Nouveauté dans les lieux collectifs

intérieur de l'église de Mouzilon

description

Nouveauté dans les investissements scolaires

Nouveauté dans la mise en place de services publics

en 1884, suite à une pétition, c'est le développement du service postal. Ce service ne s'est pas mis en place aussi rapidement que certains le souhaitaient. En 1908, le service postal est encore assuré par le Pallet.

Le souffle de l'époque des lumières

... en quelques générations le paysage communal se renouvelle de façon radicale. Ce développement des infrastructures collectives a précédé la mécanisation des moyens de production. Est-ce que les idées des philosophes et des penseurs comme Montesquieu, Voltaire, Rousseau, Diderot, Montalembert, Condorcet, les idées de la révolution française ont pénétré la France au point d'expliquer de telles évolutions dans une petite commune rurale de l'ouest de la France ?

Les documents qui sont parvenus jusqu'à nous, donnent le témoignage d'une vie démocratique. Par exemple, le registre des délibérations du conseil municipal, en date du 8 mars 1832 précise les noms des élus : Prudent Luneau, François Aubin, Pierre Pasquereau, Jean Luneau, Laurent Teigné, François Guerin, André Grégoire, Mathurin Guerin, Guillaume Favreau, Pierre-François Denis et François Leroux. Le préfet désignera Prudent Luneau comme maire et François Aubin comme adjoint.

Autre signe d'évolution : la scolarisation. La délibération du conseil municipale du 29 mars 1835 précise que Pierre Pasquereau, né au Petit Plessis le 25/11/1798 tient la place d'instituteur depuis 14 ans, donc depuis 1821. Le 8 juillet 1838, le conseil vote un petit budget pour encourager les écoliers. Le 5 août 1838 il vote la rétribution scolaire que les familles doivent verser : 1 franc par mois pour les élèves qui suivent lecture et catéchisme, 2 francs par mois pour les élèves qui suivent lecture, catéchisme, écriture et calcul.

Pourtant, le conseil municipal de Mouzillon se montre plus favorable au pouvoir politique de la restauration et du second empire qu'aux idées de la IIIème république : le 8 avril 1877, le conseil et les plus imposés de la commune votent contre l'instruction gratuite par 18 voix contre 5.

Par ailleurs on notera que le sens du terroir ne rend pas toujours clairvoyant : le 7 avril 1889, le conseil municipal rejette la proposition de plans de vigne américains faite par des viticulteurs de la Vendée, malgré quelques taches de phylloxéra dans la commune ! Plus tard, le principe du greffage sur les plans américains s'imposera et ne posera plus de questions face aux traditions en place.

Ce XIXème siècle a donc été une période de grande transformation pour Mouzillon : transformation dans les moyens de vie collective, dans les infrastructures, dans la mise en place d'une vie municipale et dans les moyens donnés au développement scolaire.

La mobilisation des énergies dans le but de développer la vie collective sera moins perceptible par la suite. L'élan de progrès qui caractérise ce XIXème siècle sera brisé par les saignées des guerres au XXème siècle.